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Quelques sociétés matriarcales

Aux hommes les tâches extérieures et physiques, aux femmes l’intérieur du ménage, la nourriture, les vêtements et l’éducation des enfants? Cette fiche nous invite dans plusieurs modèles culturels matriarcaux, des modèles qui sont anciens et nous invitent à voir les choses autrement.

Aux hommes les tâches extérieures et physiques, à eux la chasse, la guerre, les tâches de protection, à eux aussi le devoir de ramener de quoi survivre, en nourriture comme en argent. Aux femmes à l’inverse, il convient de s’occuper de l’intérieur du ménage, de la nourriture, des vêtements et de l’éducation des enfants.

Cette vision des rôles « hommes-femmes » incarne l’idée que l’on se fait de la Tradition, l’image de ce qui nous a toujours précédé. Pour certains, cela montre qu’il y a là des positions « naturelles ». Pour d’autres c’est la preuve que ce sont bien des positions du passé.

Pour tous, cette fiches donne de brèves introductions à certains modèles de société qui sont à la fois anciens et pas du tout conforme à notre vision traditionnelle, des modèles « matriarcaux », dans lesquels c’est la femme qui occupe les positions de pouvoir. Ces exemples sont là pour nous faire réfléchir à notre image de la tradition.

a)  LesMoso en Chine

Chez cette ethnie du sud-ouest de la Chine, les hommes s’occupent des gamins. Enfin, pas les leurs, ceux de leurs sœurs.

On appelle ça une société avunculaire, c’est-à-dire où ce sont les oncles maternels qui jouent le rôle de père. Pendant ce temps, les femmes s’occupent certes des tâches domestiques, mais elles sont plus libres qu’ailleurs: elles ont par exemple le droit d’aller batifoler avec qui elles veulent (les hommes aussi ça tombe bien). Ce sont elles également qui possèdent l’argent du ménage. En cas de décès, l’héritage n’est transmis que par la femme. C’est aussi elle qui donne son nom de famille à ses enfants.

b)  Les Juchitan de Zaragoza au Mexique

Traditionnellement ce sont les femmes de Juchitan qui tenaient les bourses du ménage, vendant sur les marchés les fruits des récoltes rapportés par leurs époux. Si les rôles ont un peu évolué, ce sont toujours elles qui gèrent les finances familiales, en plus de la maison, de la famille, des temples et de tout ce qui se passe dans la rue. Ce sont aussi les seules autorisées à parler le dialecte zapotèque vieux de 2000 ans. Les hommes, eux, s’occupent des affaires politiques, de la pêche et de l’agriculture. Ils sont dévoués à leurs femmes au point de s’installer dans la famille de leur épouse après leur mariage.

c)  Les Khasi en Inde

Installés au Nord-Est de l’Inde, dans l’État du Meghalaya, les Khasi sont une des rares communautés indiennes où la naissance d’une fille est davantage fêtée que celle d’un garçon. Et pour cause : chez eux, la plus jeune fille de la famille deviendra la chef de famille, l’héritière et la gardienne des traditions familiales. En échange, elles sont dispensées de corvées domestiques jusqu’à l’âge adulte. Les hommes quant à eux ne la ramènent pas trop. Ils ne possèdent rien, n’hériteront jamais et perdent tout en cas de divorce.

d)  Les Minangkabau d’Indonésie

Les Minangkabau de l’île de Sumatra en Indonésie forment une société matriarcale musulmane. Ici, ce sont les femmes qui portent le pantalon.Elles gèrent à la fois les finances, prennent les décisions importantes au quotidien, sans oublier de s’occuper de la maison. Ce sont également elles qui transmettent les biens de la famille à leur décès. Par contre, elles délèguent l’éducation de leurs enfants à leur oncle, qui ont sacrément intérêt à filer droit.

e)  Les Bijagos de Guinée Bissau

Cette tribu matriarcale se trouve sur l’île d’Orango Grande dans l’archipel des Bijagos au large de la Guinée. Là-bas, ce sont les femmes qui dirigent. Elles décident de tout, des dépenses du quotidien, jusqu’à l’application des lois. Ce sont elles également qui répartissent les terres(qu’elles possèdent) laissant aux hommes le soin d’en extraire de quoi subvenir aux besoins de leurs familles. Et visiblement, aucun homme ne s’est pour l’instant élevé contre cette suprématie féminine. Il faut dire que dans leur culture, c’est Dieu qui aurait décidé que les femmes seraient les vrais patrons de l’île.

 

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