Outil

Sophisme de la pente fatale

C’est un argument qui consiste à supposer un enchainement négatif qui conduit à une issue tragique. Ex : - Maman, si tu ne me laisse pas sortir ce soir, je vais perdre tous mes amis, je me retrouverai tout seul, je n’aurai plus envie d’aller à l’école et je raterai mon année. - Monsieur, si vous ne transformez pas mon 9/20 en 10/20, je vais être en échec à la période, du coup je vais être dégouté, je perdrai mon envie de travailler et je finirai par rater mon année.

L’argument de la pente fatale est en fait l’argument du pessimiste, du récit catastrophe, voire même des « forces néfastes » et du complot. C’est pour cette raison qu’il se contre essentiellement de deux manières. Il s’agit d’un côté de montrer que, à chaque étape de cet argument, les choses pourraient ne pas être aussi négatives. Il s’agit aussi de dénoncer le pessimisme du regard de celui ou celle qui l’a formulé. A ce niveau toutefois, attention à ne pas apparaitre comme le « bisounours » qui répond au défaitiste.

Face à l’argument de la pente fatale, il est parfois indiqué de dénoncer également l’effet performatif de ce genre de position. Etre ou pas pessimiste n’est pas qu’une question de lucidité. Cela a aussi un impact sur la situation que l’on décrit. Si par exemple quelqu’un argumente sur l’immigration en disant :

L’arrivée de réfugiés syriens nous amène autant de musulmans fondamentalistes qui ne manqueront pas de pratiquer leur religion de violence, ce qui nous amènera forcément à de nouveaux attentats.

Il est possible de répondre à la fois :

Tous les musulmans ne sont pas forcément fondamentalistes. L’islam n’est pas forcément une religion de violence. Les réfugiés accueillis pourraient bienêtre reconnaissants plus que rancuniers et l’Islam fondamentaliste ne mène pas forcément à la violence.

Et de rajouter :

En plus, parler de la sorte ne peut que cultiver la peur, qui est un facteur important de division et de violences, que celle-ci soit celle des réfugiés ou des mouvements racistes à leur encontre.

De manière générale, il est important d’avoir en tête que les arguments pessimistes sont surtout des dispositions émotives et qu’on ne combat pas la peur uniquement avec des mots. En réponse à ce genre d’argument, il n’est dès lors pas inutile de reconnaître et d’accueillir les émotions des autres en disant par exemple :

Je comprends que vous ayez peur et c’est bien de l’exprimer, mais il me semble que votre position est ici exagérément pessimiste.

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