Outil

Sophisme de l'attaque à l'homme

C’est un argument qui consiste à attaquer personnellement son adversaire plutôt que ses arguments. Ex : - François Hollande n’est pas un président crédible. Il suffit de voir son comportement avec sa femme pour se rendre compte qu’il n’est pas fiable. - Avec leur comportement de délinquants, on comprend qu’ils défendent des positions désordonnées.

L’attaque à l’homme vise donc le porteur des mots plutôt que les mots eux-mêmes. De cette manière, la démarche s’appuie sur l’un des fondement de la communication. Dans ce que les interlocuteurs retiennent d’un message, il y a d’abord le« visuel » de celui qui parle. Il y a ensuite le timbre de sa voix et la texture des émotions qu’elle transmet. Il y a enfin et seulement les mots et leur signification. Bref, dans le message, il y a une énorme part de la personne qui s’exprime par rapport au« fond » de ce qui est exprimé. De ce fait, on comprend vite l’impact que peux avoir une attaque à la personne puisque, si celle-ci« réussit », c’est l’ensemble de la crédibilité du message qui est affectée.

En réponse, à ce genre d’agression, plusieurs éléments sont à bien prendre en considération. Le premier consiste à ne pas laisser passer. Ne jamais consentir à la médisance, cela suppose d’y réagir, ce qui n’est pas forcément évident vu l’effet de surprise de certains de ces arguments. Le second point consiste à ne pas prendre le coup pour soi-même. Ce n’est pas facile car être attaquée provoque presque systématiquement une émotion, et dès lors souvent une émotion visible sur notre visage. Mais, lorsque l’on parvient à ce que l’attaque ne nous ébranle pas, lorsque l’on répond en étant « au-dessus de la mêlée », une partie de l’attaque est déminée. On apparaît en effet alors comme quelqu’un de plus fort que la bassesse de son agresseur. Il s’agit donc de réagir sans montrer son affection, puis de dénoncer la stratégie.

En réponse à une attaque, il est souvent tentant de riposter. C’est parfois utile, ou incontournable vu l’élan instinctif qui peut nous y pousser. Cela comporte le risque de se mettre au même niveau que son agresseur. Ce n’est pas une bonne chose car, si l’attaque à l’homme atteint l’image de la victime, elle érode également celle de l’émetteur qui peut dès lors apparaître comme une personne agressive. C’est intéressant pour quelqu’un qui veut jouer les gros bras ou faire résonner l’agressivité du public. Cela fait cependant rarement l’unanimité, tant une partie de nos semblable est allergique à l’agressivité.

Bref, face à une attaque à l’homme, que l’on réponde ou que l’on se contente de dénoncer, il est important de poursuivre en élevant le débat, en ramenant à la question de fond qui a été posée.

Un outil en lien avec :
Un outil en lien avec :

Fiches apparentées